Catégorie de ressource
Ressources pédagogiques
Type de ressource
Fiches pédagogiques
Pratiques langagières
Écriture
Cycles d'étude
Collégial
Année
2011
Crédits et informations légales
Résumé

La rédaction d’un journal de bord permet aux étudiants de rendre compte régulièrement par écrit de la formation d’un point de vue personnel et critique, et de s’approprier des connaissances disciplinaires, en répondant à des questions ouvertes posées par la professeure. Le journal présenté ici se compose d’écrits intermédiaires qui seront réutilisés pour la rédaction d’un texte d’opinion.

Habiletés visées
Habiletés visées
 Déroulement
Déroulement
 Outils 
  1. Présentation du journal de bord, consignes et critères d’évaluation 
  2. Question ouverte et pistes de rédaction 
  3. Exemple de texte d’élève

Le journal de bord1

 

Objectifs

Votre journal doit témoigner de votre compréhension des notions présentées dans le cours ainsi que de votre capacité à formuler une réflexion personnelle pertinente.

 

Ainsi, à l’issue d’une majorité de cours pendant la session, l’enseignante vous soumettra des questions qui guideront la rédaction de vos réflexions.

 

Présentation de votre journal

Vous devez respecter les exigences suivantes :

  • Rédiger une introduction générale à votre travail (½ page);
  • Pour chaque réflexion, retranscrire la question avant de présenter votre réponse;
  • Respecter le nombre de pages associé à chaque réflexion;
  • Vous conformer aux Normes de présentation des travaux écrits du cégep (interligne 1 ½, Times New Roman, taille 12);
  • Perforer vos feuilles et les insérer dans un duo-tang;
  • Inscrire votre nom sur la couverture du duo-tang.

 

Date de remise

Vous devrez remettre votre journal à deux moments dans la session :

  • Semaine 6, au début du cours   (10%)
  • Semaine 14, au début du cours (10%)
    • Attention : à la semaine 14, vous devez remettre l’ensemble du journal de bord (c’est-à-dire la première partie et ses corrections).

1 Activité menée dans le cadre du cours Dialogue et intervention interculturelle, au Cégep de Ste-Foy par Annie Demers Caron, enseignante.

 

Critères d’évaluation

De façon générale, l’évaluation portera sur …

  •  … la      pertinence, la complétude et la justesse de vos réponses.
  •  … la      présence d’éléments tirés de votre expérience en classe ainsi que de vos      lectures.
  •  … votre      capacité à développer une réflexion personnelle critique, appuyée sur des      liens originaux.

 

La qualité du français et de la présentation seront évaluées selon les critères prévus dans les politiques d’évaluation du cégep.


Exemple de consigne

Dans le cadre du cours, certains thèmes abordés ont pu vous surprendre, vous interpeler, ou même vous choquer. Dans le cadre de cette troisième réflexion, je vous laisse (relativement) libres : vous devez prendre un ou plusieurs éléments du cours comme point de départ et structurer une réflexion pertinente à ce propos. Votre point de départ peut être une vidéo, une notion (le racisme dans sa version intégrale, la ségrégation raciale, etc.), une loi xénophobe sur l’immigration, un élément tiré d’une lecture, etc. Votre réflexion doit inclure des contenus pertinents et originaux. Choisissez donc un thème à propos duquel vous avez quelque chose de substantiel à dire!

Longueur : 1 page ½ environ


Voici un exemple de travail scolaire rédigé par Camille Lachapelle De Serres dans le cours d'anthropologie dont est responsable la professeure Annie Demers-Caron au Cégep de Sainte-Foy. Ce texte correspond intégralement à celui qui a été publié par Le Devoir dans son édition du 28 octobre 2010. Nous remercions Camille Lachapelle De Serres et Annie Demers-Caron d’avoir autorisé le Réseau Fernand-Dumont à reproduire ce travail.

 

Libre opinion - Avons-nous peur des immigrants ?

Depuis peu, j'ai la chance d'être en contact avec des immigrants de la région de Québec. Leur rencontre aura profondément changé ma vision de l'intégration des immigrants à notre société. Elle a aussi suscité chez moi indignation, ouverture, admiration, crainte, joie et tristesse.

Le court métrage Au bout du fil, réalisé par Chedly Belkhodja, relate la difficulté qu'ont les nouveaux immigrants à faire reconnaître leurs compétences dans le marché de l'emploi. Son titre, Au bout du fil, fait référence aux centres d'appels vers lesquels de nombreux immigrants se tournent, étant donné leur impossibilité de trouver un emploi dans leur domaine d'études. Cette vidéo, que j'ai découverte dans un cours d'anthropologie au cégep, m'a franchement secouée. J'étais au courant de la difficulté qu'ont les immigrants à faire reconnaître leurs diplômes et m'en indignait, mais je ne réalisais pas qu'autant de racisme — ou racisme systémique — existait toujours.

La non-reconnaissance des diplômes est révoltante, bien entendu. Mais il ne faut pas oublier qu'il existe des immigrants qualifiés aux diplômes acceptés par notre système qui ne trouvent pas d'emploi. Sont-ils victimes de racisme? Trop souvent j'imagine : oui. Sous prétexte qu'il n'a pas la tête de l'emploi ou que son accent est dérangeant, l'immigrant ne sera peut-être pas engagé. Cette situation est terrible économiquement, mais surtout humainement. On prive des personnes humaines de possibilités de réalisation et d'intégration, ce qui n'est pas sans conséquence.

Le racisme que peuvent mettre en oeuvre les Québécois est un désastre pour l'intégration des diverses cultures à la nôtre. L'exclusion mène au renforcement des communautés culturelles monochromes : le multiculturalisme se solidifie. Ce multiculturalisme, qui favorise la pluralité des cultures qui se côtoient sans se mêler, m'apparaît un frein à l'intégration. Cette entrave est étonnamment encouragée par nos gouvernements, qui subventionnent, entre autres, des écoles privées d'allégeance catholique, juive, musulmane, etc.

Mais en fin de compte, les Québécois sont-ils ouverts à l'interculturalité ou leur fait-elle trop peur? Peut-on laisser de côté le nationalisme exclusif dont nous sommes issus — l'idée de Québécois «pure laine» — pour accueillir l'Autre? Peut-être que notre situation de minorité francophone en Amérique du Nord nous a mis sur nos gardes. La pression déjà ressentie de tous côtés fait peut-être craindre aux Québécois l'existence d'une «menace» intérieure.

Mais encore : qu'est-ce qui est menacé?

Depuis la sécularisation de notre province, depuis la Révolution tranquille, depuis le dernier référendum, comment les Québécois définissent-ils leur identité? Par la langue qu'ils sont en train de perdre? Par le Carnaval, les chemises à carreaux, la Saint-Jean-Baptiste, le folklore? Je n'en sais rien. À preuve, mes parents et moi-même avons de la difficulté à définir ce qu'elle est aujourd'hui.

Si la société québécoise a réagi si fortement aux débats sur les accommodements raisonnables, ce n'est pas qu'en réaction à l'Autre. Je crois que le débat portait en fait plus sur les Québécois eux-mêmes que sur les autres cultures. Car pour être en mesure de définir nos limites, il faut d'abord que nous nous soyons entendus collectivement sur ce qu'elles représentent. L'impossibilité de définir clairement notre culture et notre système de valeurs en tant que société (de façon consensuelle) dénote une certaine instabilité. Fragile, il est possible qu'elle veuille se protéger, voire se refermer.


Au contact de cultures qui brillent souvent par leur sens de la communauté et de la solidarité, on peut prendre conscience de l'individualisme grandissant de notre société. Et ça aussi, ça peut faire peur. La rencontre avec l'Autre, c'est pourtant une rencontre avec soi et sa culture, permettant de poser un regard neuf sur ce qui nous semble tout naturel. Pour y arriver, toutefois, les préjugés doivent tomber et l'ouverture doit être grande. À quand la véritable intégration au Québec?

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Camille Lachapelle De Serres - Étudiante au collégial en sciences humaines – Le Devoir - 28 octobre 2010-  Actualités en société