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Ressources pédagogiques
Type de ressource
Fiches pédagogiques
Pratiques langagières
Lecture,
Écriture
Cycles d'étude
Universitaire, premier cycle,
Universitaire, cycles supérieurs
Année
2011
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Résumé

Après avoir défini le résumé simple (par opposition au résumé analytique ou au résumé analytique et critique), l’auteur propose aux étudiants une méthode de rédaction du résumé d’un texte visant à transmettre une connaissance. Un exemple est également fourni.

Habiletés visées Déroulement
Déroulement
 Outils
Outils
 

  • Lire et relire attentivement un texte didactique de manière autonome et analytique;
  • Dégager « l’ossature logique », c’est-à-dire l’idée principale et les idées secondaires et tertiaires ainsi que leurs relations logiques;
  • Reformuler l’essentiel du contenu d’un texte de référence de manière descriptive, synthétique, non linéaire et ordonnée;
  • Rédiger des textes courts dans un style clair, précis, sobre et élégant.


Un genre textuel

« Un résumé est un texte qui décrit de façon synthétique la forme et le contenu d’un discours ou d’un événement. Le discours ou l’événement qui est l’objet du résumé peut être de tout type. Il peut s’agir d’un discours oral ou d’un discours écrit, c'est-à-dire d’un texte, et ce discours oral ou écrit peut être d’ordre littéraire, rhétorique ou didactique ». (p. 1)

 

On distingue le résumé simple (présenté ici) du résumé analytique et du résumé critique. Un résumé simple doit présenter, de manière synthétique, descriptive, non linéaire et personnelle l’essentiel du contenu et de la forme du texte de référence.

 

« Un résumé doit être un texte complet et parfaitement explicite, un texte qui forme un tout, qui se suffit à lui-même même si s’agit d’un texte dépendant, un texte qui n’existe qu’en fonction d’un autre discours. Une personne qui n’a pas lu le texte qui est résumé doit pouvoir s’en faire une idée précise et complète ». (p. 8)

 

L’essentiel du contenu…

« Le résumé simple est un texte qui dit brièvement, directement, et le plus simplement possible tout l’essentiel et rien que l’essentiel d’un texte […] Pour dire tout l’essentiel et rien que l’essentiel d’un texte de référence, un résumé se doit d’énoncer d’une part de façon claire, directe et succincte le sujet ou l’idée principale du texte. Il se doit aussi d’énoncer de façon ordonnée les principales idées qui tournent autour de ce sujet ou qui appuient cette idée principale. En complément, un résumé peut exposer la manière dont sont traitées ces idées » (Thibaudeau, p. 1).

 

Il convient de distinguer l’idée principale ou le sujet du texte, selon que le texte de référence est argumentatif ou descriptif : « un texte argumentatif tourne autour d’une idée directrice alors qu’un texte descriptif tourne autour d’un sujet particulier; une idée s’exprime en une phrase énonciative alors qu’un sujet s’exprime en un mot ou un syntagme » (Thibaudeau, p. 5).

 

… énoncé de manière ordonnée

Le résumé n’a pas à suivre l’ordre littéraire du texte en cause.

 

Un résumé comporte deux parties :

 

  • Sur une première ligne, on écrit la référence exacte du texte résumé : auteur, titre complet, lieu d’édition, maison d’édition, date, nombre de pages.
  • Sur la ligne suivante, on présente le résumé lui-même.

 

Le résumé lui-même est organisé en trois mouvements : « Il comporte une entrée en matière qui joue en quelque sorte le rôle d’une introduction, très brève; il contient aussi une sorte de développement, où l’on énonce brièvement les idées importantes du texte en cause et le cheminement de l’auteur; il contient enfin une sorte de conclusion, qui, comme son nom l’indique, vient clore le texte de façon relativement élégante » (Thibaudeau, p. 8).

 

Un texte descriptif

« Un résumé est essentiellement un texte descriptif : il se contente de décrire le contenu d’un certain texte, sans porter de jugement, sans soutenir quelque position que ce soit à son égard. Par suite, même lorsqu’il s’agit de résumer un texte argumentatif, le résumé ne fait que décrire l’argumentation que l’on trouve dans ce texte. Il décrit cette argumentation, mais il n’est pas lui-même une argumentation, il ne défend pas le point de vue qui est l’objet de l’argumentation et ne prend pas position au sujet du discours qu’il résume (au contraire du résumé critique) » (Thibaudeau, p. 2).

 

Une reformulation personnelle

Le résumé est un texte personnel, qui doit décrire un ouvrage ou un exposé dans les mots propres de celui qui fait le résumé. « En effet, le résumé ne doit contenir que très peu d’extraits du texte de référence et, si cela se trouve, il ne doit s’agir que d’extraits très brefs (moins d’une ligne; ou mieux, seulement deux ou trois mots typiques tirés du texte) » (Thibaudeau, p. 7).

 

Un texte court

Le résumé doit être bref : « il est impossible de déterminer in abstracto la longueur que doit avoir un résumé. […] Cela dit, on s’entend généralement sur le principe qu’un résumé “ne doit jamais excéder 20 % de la longueur du texte de référence”[2]. Évidemment, plus le résumé est court, moins il peut être détaillé; il ne peut reprendre que les grandes lignes de l’ossature logique sur laquelle il s’appuie » (idem).


Le résumé analytique

Le résumé analytique doit suivre les grandes lignes du développement des idées dans un texte. On définit le résumé analytique comme un « abrégé détaillé d'un texte de référence [qui] s'appuie sur une analyse approfondie de son contenu; il est rédigé sous une forme condensée tout en respectant le plan de surface de ce texte »[3].

 

Le résumé analytique et critique

« Un résumé analytique peut aussi comporter une partie critique; on parlera alors de résumé analytique et critique ». [4]La partie critique du résumé consiste à prendre position vis-à-vis du sujet ou de l’idée directrice présentée dans le texte de référence.


Une évaluation objective

« Cet exercice est largement utilisé dans un contexte pédagogique parce qu’il donne lieu à un traitement relativement objectif du travail réalisé. Il y a en effet entre le résumé rédigé par un étudiant et le professeur qui l’évalue un repère extérieur, un point de référence : le texte ou l’exposé oral à résumer disait essentiellement une chose, il le disait en faisant intervenir essentiellement quatre ou cinq idées charnières, et dans un ordre déterminé. Or, tout cela se trouve objectivement sur le papier ou dans le discours oral » (Thibaudeau, p.2).

 

« La rédaction d’un résumé pose donc un problème qui lui confère une grande qualité pédagogique : c’est que celui qui le rédige ne peut pas esquiver les difficultés qu’il rencontre en rédaction en tant que telle. Le résumé permet au professeur de vérifier que ce qui est écrit est bel et bien ce que l’étudiant ou l’étudiante a voulu exprimer » (idem).

 

Une tâche à la portée des étudiants

 

Une tâche complexe…

Exprimer correctement une pensée par écrit, est une tâche d’une grande complexité qui nécessite de nombreuses réécritures, des reformulations, des ajouts, des suppressions, etc. Pour un étudiant qui éprouve certaines difficultés en rédaction, la complexité de la tâche peut être trop grande dans le cadre de la rédaction de textes longs (comme une dissertation d’une vingtaine de pages, par exemple).

 

…mais à petite échelle

Il est possible d’exercer les habiletés de rédaction des étudiants et de développer l’articulation entre le langage et la pensée dans un texte de cinq ou dix lignes. Les liens logiques entre une idée directrice et quatre ou cinq idées secondaires seront plus évidents pour les étudiants dans le cadre de la rédaction d’un texte court : « Ces quelques matériaux et leurs liens logiques peuvent se penser ensemble et toutes ces phrases, toutes ces formulations peuvent se voir d’un seul coup d’œil. L’exercice est donc proportionné à la situation d’un étudiant ou d’une étudiante en situation d’apprentissage. On lui demande de faire quelque chose de difficile, mais sur une petite échelle, à un niveau qui lui est accessible. Cela dit, les habiletés développées l’aideront ensuite à réaliser des textes plus longs qui auront plus de chance d’être cohérents, clairs et précis » (Thibaudeau, p. 3).


  • Développer l’autonomie intellectuelle des étudiants : leurs capacités d’analyse, de synthèse et leur jugement;
  • Apporter une aide méthodologique aux étudiants ayant des difficultés à rédiger;
  • Guider les étudiants vers la réalisation d’une tâche complexe à leur portée;
  • Vérifier si les étudiants ont réussi à exprimer leur pensée par écrit de manière claire.

  • La démarche présentée a été élaborée pour la formation initiale des étudiants en philosophie, mais elle a également été utilisée dans le cours de Pensée et rédaction, qui s’adresse à des étudiants de toutes les disciplines. En effet, les habiletés langagières mobilisées pour la rédaction d’un résumé constituent des bases pour la formation intellectuelle et professionnelle de tous les étudiants. L’approche est donc transposable dans toutes les disciplines.

 

  • Ici, l’auteur s’attache principalement au résumé d’un texte de type didactique, c'est-à-dire un texte visant à transmettre une connaissance et s’adressant principalement à la raison, cependant, la démarche de rédaction d’un résumé simple est applicable à d’autres genres textuels (par exemple, à un texte poétique, visant à transmettre une émotion, et s’adressant principalement à la sensibilité, ou à un texte rhétorique, visant à faire agir, et s’adressant à la volonté).


[1] Les citations sont empruntées à Victor Thibaudeau, « Recherche et rédaction en philosophie. Le résumé ».op.cit. p. 102.

[2] Robert Tremblay, Savoir-faire, Précis de méthodologie pratique pour le collège et l’université, Montréal, McGraw-Hill, 1994, p. 99, cité par Victor Thibaudeau, « Recherche et rédaction en philosophie. Le résumé ».

[3] op.cit. p. 102.

[4] Ibid.