Cette fiche présente des activités qui permettent de développer les compétences en lecture des étudiants, par le biais de l’enseignement de stratégies de compréhension, appliquée à la lecture de textes informatifs que les étudiants doivent lire dans leurs cours de sciences humaines. Un exemple est donné en lien avec le cours de sciences des religions.
Cette fiche se base sur une méthode d’enseignement de la lecture largement documentée dans les pays anglo-saxons, l’enseignement explicite des stratégies de lecture.
L’enseignement explicite
(d’après M. Pressley, G. Duffy, J. Almasi, S. Graham, K. Harris et J. Giasson; voir les références dans les outils)
Définitions des six étapes :
Définir la stratégie : nommer et définir la stratégie à l’étude en utilisant un langage approprié pour les étudiants. Expliquer la valeur instrumentale de la stratégie enseignée en prouvant aux étudiants son utilité pour améliorer leur compréhension en lecture et en leur démontrant les bénéfices qu’ils retireront de l’utilisation de cette stratégie.
Rendre le processus transparent/modelage : rendre visible ou audible pour les étudiants les processus cognitifs à l’oeuvre dans la sélection et l’utilisation de la stratégie par un lecteur expert ou par un pair performant. En d’autres mots, le professeur dit à voix haute ce qui se passe dans sa tête au moment où il lit, pour que les étudiants voient et entendent ce que fait un lecteur expert.
Pratique guidée/étayage : Offrir un support temporaire et ajustable aux étudiants pour leur permettre de s’approprier les informations fournies lors du modelage. Ce support peut prendre plusieurs formes : explications supplémentaires, indices, rétroactions, etc. Cette étape laisse une place importante au travail d’équipe et à la collaboration entre étudiants qui favorise la discussion autour des stratégies à utiliser.
Pratique autonome : Fournir de multiples occasions de pratiquer la stratégie de manière autonome pour permettre aux étudiants de l’internaliser et d’apprendre à l’utiliser dans d’autres situations.
Rétroactions et questionnements : Fournir aux étudiants le plus souvent possible des commentaires clairs sur la façon dont ils utilisent les stratégies enseignées, en les questionnant sur la nature des stratégies utilisées, la façon dont elles sont appliquées, les résultats obtenus, les réajustements nécessaires, l’aide qu’ils sont allés chercher. Idéalement, l’étudiant doit pouvoir garder des traces de ces rétroactions pour s’y référer dans d’autres tâches.
Réinvestissement : Favoriser la diversité des contextes de pratique. L’utilisation d’une stratégie ne doit pas être limitée à une seule tâche. L’étudiant doit pouvoir réinvestir les apprentissages faits dans d’autres lectures, d’autres genres de textes, afin de prendre conscience du caractère transversal des stratégies apprises.
Chacune de ces six étapes peut être reprise à tout moment dans le processus; il ne s’agit donc pas d’une démarche linéaire. Par exemple, le modelage peut s’avérer nécessaire à plusieurs moments au cours du processus.
Les activités sont réalisées avec les textes que les étudiants lisent dans le cadre de leurs cours. Elles visent une meilleure compréhension des notions disciplinaires. Les compétences disciplinaires et langagières sont développées conjointement.
La capacité à mobiliser des stratégies de compréhension efficaces est nécessaire dans toutes les disciplines des sciences humaines. Les étudiants devraient être sensibilisés au fait que les compétences langagières sont transversales et que les stratégies qu’ils apprennent à utiliser dans une discipline leur sont utiles pour réaliser des tâches diverses dans plusieurs disciplines.