• Développer des techniques de lecture efficaces et appropriées à son objectif de lecture.

Lire un texte pour en identifier les principales idées, les comprendre et les maîtriser demande de s’approprier de bonnes techniques de lecture. Bien qu’elles soient présentées dans un contexte de préparation aux examens, les deux premières étapes de la méthode SQ4R (survoler, questionner, relire, restructurer, réciter et réviser) de Dionne (2010, p. 57-62) nous paraissent adaptées à l’objectif de lecture poursuivi ici, soit l’appropriation autonome du contenu d’un texte disciplinaire. Ces deux premières étapes de la méthode SQ4R consistent à survoler un texte et à utiliser les éléments de ce survol pour s’interroger sur le contenu à venir.

La première étape de la méthode SQ4R vise à faire émerger la macrostructure du texte. À cette fin, un survol rapide du texte permet d’avoir « une vue d’ensemble de la matière » (Dionne, 2010, p. 57) traitée par le texte. Ce survol prend appui sur certains repères du texte. Les repères ciblés par Dionne qui sont présents dans notre activité sont l’introduction et la conclusion, les titres et les intertitres de même que les graphiques, les illustrations et les schémas. Ajoutons aux repères de Dionne le paratexte² particulier au manuel scolaire collégial tel que les définitions dans la marge, les mots en caractères gras, etc. Notons que d’autres repères, moins pertinents dans notre activité, peuvent enrichir un survol : la page couverture, la quatrième de couverture, la page de titre et son verso, la préface, etc. (Dionne, 2010, p. 37-38).

La deuxième étape de la méthode SQ4R est le questionnement. « Le questionnement constructif consiste par exemple à formuler des questions sur la matière à partir (...) » (Dionne, 2010, p. 57) des repères identifiés lors du survol. Le lecteur s’interroge sur ce que dira l’auteur, il anticipe le contenu du texte. Ce questionnement lui permet alors d’amorcer la lecture d’une section ou d’un paragraphe avec un objectif de lecture. Ce questionnement peut évidemment se formuler sous forme de questions : « Qu’est-ce que (concept)? » ; « Qu’est-ce qui distingue ce concept du précédent ? » ; « Parle-t-on de faits ou d’hypothèses? » Ce questionnement peut aussi prendre la forme d’énoncés reflétant les attentes du lecteur sur le contenu à venir : « Cette section devrait parler de... » ; « Dans cette section, je devrais apprendre ... » ; « Il devrait y avoir des données empiriques... » ; « En psychologie, l’approche humaniste devrait proposer une théorie pour comprendre ce phénomène. ».

Ces deux techniques de lecture incitent donc l’étudiant à structurer l’information présentée dans le texte et à se poser des questions sur celle-ci. On peut donc espérer que ce faisant, elles aideront à une réelle intégration du contenu.

Pour aller plus loin :

¹  Dionne, Bernard (2010) Pour réussir; Guide méthodologique pour les études et la recherche St-Laurent Montréal (Québec), Beauchemin, p. 37-38; p. 57-62.

²  « Les sections de texte qui n’appartiennent pas à proprement parler au corps du texte (...) » constituent le paratexte. Pour plus d’informations, voir la fiche La lecture de textes informatifs : enseigner des stratégies de compréhension efficaces.

• Améliorer, chez l’étudiant, la compréhension d’un texte dont il doit intégrer le contenu en lui proposant des techniques appropriées.
• Utiliser l’écriture pour mettre en évidence l’utilité des techniques de lecture.

La lecture est une activité régulièrement utilisée en sciences humaines pour mettre l’étudiant en contact avec des connaissances qu’on souhaite qu’il s’approprie de façon autonome. La lecture demande plusieurs habiletés : saisir l’objectif et le contexte d’écriture de l’auteur, reconnaître la structure du texte, identifier et comprendre les idées principales, etc. Des techniques de lecture adéquates facilitent le développement de ces habiletés. Si le fait de présenter les techniques appropriées est souvent insuffisant, le fait d’encadrer explicitement l’utilisation de ces techniques favorise l’acquisition des connaissances disciplinaires. Cet encadrement peut prendre des formes variées, mais exige, minimalement, que l’étudiant conserve des traces écrites de ce que l’utilisation de ces techniques lui a permis de s’approprier.